Marie FUGAIN / Moi, on ne m’a jamais demandé comment j’allais...

Moi, on ne m’a jamais demandé comment j’allais… Pourtant Laurette était ma sœur / Marie Fugain.- Paris : J’ai Lu, 03/2013, 189 p. (J’ai Lu : 10295).
  


Le 18 Mai 2002, Laurette Fugain, 22 ans, perdait la vie, victime d’une leucémie, laissant sa grande sœur, Marie, venue lui rendre visite à l’hôpital, effondrée.

Il lui aura fallu dix ans pour écrire ce témoignage, «vomir ces dix années de souffrance, coucher ces mots qui l’étouffaient.» (p. 187).
Marie Fugain écrit ce témoignage comme une thérapie qui lui permet d’accepter la mort de sa petite sœur. Et elle l’écrit avec humour. Peut-être dans cette joie de vivre que Laurette possédait, et qu’elle continue à lui insuffler.

Marie Fugain met des mots sur la peine que ressent toute famille dont l’un est touché par la maladie, et dont le pronostic vital et le destin est injustement détruit. Et sur les dommages collatéraux subis par les autres enfants de parents dont la mort d’une fille ou d’un fils rend ensuite indisponibles à une inconditionnelle attention pour ceux qui survivent à cette enfant tragiquement partie, et dont le souvenir est omniprésent dans la mémoire et tête des parents. Jusqu’à parfois y prendre plus de place que celle laissée aux enfants vivants.

Témoignage sans prétention qui atteint la cible des cœurs où habitent et dorment nos si chers absents. Témoignage sensible qui fait écho à tout traumatisme et perte que le lecteur aura lui-même vécu, et qui reste alors, à jamais, une plaie, une blessure, sur le chemin qu’il continue à suivre, accompagné d’âmes invisibles, mais si ancrées dans ses souvenirs. Ames parties mais dont la présence, les signes lui feront de l’œil jusqu’à sa propre mort.

© Véronique Meynier, le 23/04/2022. Article mis à jour le 02/07/2022.

Commentaires

10 Chroniques les plus lues cette semaine :

10 chroniques du blog les plus lues sur le Blog en 2023 :