Les heures souterraines / Delphine de Vigan
Les heures souterraines / Delphine de Vigan. Paris : Librairie Générale Française, 09/2012. (Le livre de Poche, n° 32095).
Citations de Delphine de Vigan.
Conseil de lecture de l'oeuvre de Delphine de Vigan : Rien ne s'oppose à la nuit.
Conseil de lecture de l'oeuvre de Delphine de Vigan : Rien ne s'oppose à la nuit.
Court roman captivant et terrible sur le monde de l'entreprise.
Monde qui épanouit ou brise les individus, monde où les règles peuvent être celles de la jungle, et où les abus de pouvoirs nocifs et subis tuent à petit feu les âmes les plus fragiles.
Mathilde, cadre brillante et respectée va commettre Le crime de lèse-majesté, en contredisant son supérieur hiérarchique.
Elle va passer du statut privilégié de bras-droit de la Direction à la persona non grata au fil des jours, et de la femme épanouie dans son travail à une personnalité fragile et dépressive, que l'entreprise pousse insidieusement à la démission par des brimades quotidiennes.
Mathilde qui dirigeait son équipe, est mise au placard, dans un bureau à l'écart, près des toilettes, et privée d'ordinateur et de toute mission professionnelle.
Mathilde est dépossédée de tout ce qui a un sens dans sa vie professionnelle et évincée de toute information concernant son entreprise.
Cette descente aux enfers d'une femme qui aime son travail, le fait avec passion et dégringole par la volonté et l'orgueil d'un seul homme, d'un petit chef qui, en toute impunité se donne les moyens de faire taire et disparaître toute vision contraire à la sienne est terrifiante.
Delphine de Vigan peint un monde professionnel froid et dépourvu d'humanité, de sensibilité, où les individus sont des pions qui sont déplacés sur les cases stratégiques où ils doivent aller.
Pas de liberté d'action ou de parole dans ces Heures Souterraines, et Mathilde qui en avait oublié les règles le paie très cher.
Court roman qui en parallèle brosse la dureté de la ville et de ceux qui sont happés par sa vitesse, sa violence.
Le portrait de Thibault, médecin urgentiste qui parcourt de long en large les quartiers parisiens, en contact avec la misère, la douleur, n'a pas le temps de poser ses propres difficultés qui le fragilisent pourtant de jour en jour.
Deux beaux portraits d'un homme et d'une femme, qui ne feront que se croiser, pris dans une course contre la montre de la violence et de l'indifférence qui règnent dans nos villes.
Très joli roman qui donne envie de découvrir plus profondément les écrits de Delphine de Vigan, qui a un style très personnel, et rend captif le lecteur qui ne lâche pas son histoire si réaliste des tunnels qui jalonnent parfois l'existence, et dont l'issue n'est jamais assurée.
ⓒ Véronique Meynier, le 06/02/2015. Article mis à jour le 16/07/2020.
ⓒ Véronique Meynier, le 06/02/2015. Article mis à jour le 16/07/2020.
Il attend sagement dans ma PAL . Merci pour cette chronique qui m'incite à le lire.
RépondreSupprimerBonne semaine, FLaure