Jean Rostand / Inquiétudes d'un biologiste
Inquiétudes d’un biologiste / Jean Rostand.- Paris : Stock, 1967, 124 p.
Ces Inquiétudes d’un biologiste prônent des valeurs nobles :
vérité, conscience, générosité, intelligence, curiosité, humilité.
Ce recueil se lit avec un plaisir
immense. Fait de citations, courtes et percutantes. Pensées intemporelles, qui
incitent à connaître l’homme et la nature (qui nous repayse), ne parler que de que l’on connaît, ou préférer garder le
silence, prendre de la hauteur et avoir soif de découverte jusqu’à sa mort,
tant que vivant, nous pouvons apprendre et agir dans un sens commun, propice à
être fier de nous, à grandir l’image que nous et les autres portent sur nous.
Même si Rostand insiste aussi sur
le fait que la société est faite de feintes, de masques, d’identités cachées ou
différentes de leurs séduisantes apparences, et que celui qui décide de jouer
franc jeu y laisse des plumes, sera calomnié plus volontiers, sa franchise le
rendant plus fragile, désarmant de vérité, désarmé.
Mais comme Rostand le défend,
mieux vaut ne pas être compris, ni avoir une cour de suiveurs, et choisir de
donner du sens à sa vie, et d’agir selon ses propres valeurs.
Rostand nous incite aussi à
accepter ce qui en nous est fait de mystère : ce qui nous endort, nous
donne la nausée, ou nous rend heureux. Ces raisons personnelles, subjectives,
dont personne ne pourra dresser un inventaire cartésien, explicable par le
progrès de la science, où une part de l’humain que nous sommes ne sera jamais complétement
explicable.
Recueil qui n’a pas vieilli et
dont les pensées donnent une positive attitude pour vivre la vie que l’on se
choisit, chaque jour.
Dernier précepte de Jean Rostand : la réalité vaut le coup. Inutile de se voiler la face, et de
recouvrir d’un voile d’illusion la vraie vie, et ce qui s’y passe vraiment, qui
prend de toutes façons, au moment où l’on ne s’y attend le moins, sa revanche.
© Véronique Meynier, le 01/11/2022.
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