Il a jamais tué personne, mon papa / Fournier Jean-Louis
Il a jamais tué personne, mon papa / Fournier Jean-Louis.- Paris : Stock, 02/1999, 152 p.
Citations de Jean-Louis-Fournier. Conseils de lecture de l'œuvre de Jean-Louis Fournier : Où on va papa ? ; Je ne suis pas seul à être seul ; Le CV de Dieu ; Trop.
Roman autobiographique, sombre, où Jean-Louis Fournier dresse
le portrait de son père, médecin, alcoolique, et des quinze premières années de
sa vie.
Dans l'existence de Jean-Louis Fournier, le statut de père
n'a jamais rien eu d'un rôle ordinaire, classique.
Dans Où on va Papa ?, l'auteur nous relate les deux
naissances de ses fils si attendues, et qui se sont révélées si inattendues :
ses deux enfants étant nés trisomiques.
Dans Il a jamais tué personne, mon papa, Jean-Louis remonte
aux premières années de son enfance.
Il dédie ce roman à sa mère aimante, avec qui il a dû partager
un quotidien difficile, dans la compagnie d'un homme, docteur, qui avait un
problème d'alcool, et qui n'a jamais fait l'effort ou jamais réussi à le
surmonter.
Papa docteur gâchait les jours de fête en effrayant ses
enfants, en essayant souvent de se couper les veines à table, avant d'aller se
soigner, d'arrêter l’hémorragie, sans se préoccuper de ce que ces scènes
provoquaient sur sa famille.
Papa docteur faisait honte à ses enfants et faisait regretter
aux rares personnes qui n'avaient pas encore renoncer à inviter Jean-Louis à
des anniversaires leur gentillesse, quand son père arrivait trop tôt pour le
chercher, éméché et tenant des propos déplacés.
Papa docteur était saoul de bonne heure et tous les jours, et
consacrait tout son argent à son addiction, laissant sa famille dans des
difficultés, ou l'impossibilité d'acheter le nécessaire, de simples vêtements
aux enfants.
Papa docteur ne portait aucune attention à sa progéniture, et
considérait plutôt les bistros comme sa maison que son propre domicile où il ne
rentrait qu'en titubant, sans bien souvent réussir à mettre la clé dans la
serrure, tant son état était grave.
Papa docteur faisait des dépenses, signait des contrats dans son
ébriété quotidienne que la mère de Jean-Louis devait ensuite assumer
financièrement.
Pourtant, ce père était un brave homme, attentionné pour ses
nombreux patients, qui pleuraient beaucoup à son enterrement.
Tristesse que le jeune Jean-Louis, quinze ans, n'a pas autant
éprouvé. Comme l'amour paternel qui l'a si peu souvent frôlé.
Tous les deux sont passés à côté l'un de d'autre. Jean-Louis
aurait aimé rencontrer l'homme qui apparaissait sur les photos de famille, ce
père que quelques secondes avant le deuxième verre il a brièvement entraperçu.
Cet homme d'une photographie ancienne et figée montrait à l'enfant que ce père
avait une autre personnalité, mais l'alcool l'avait depuis complètement
absorbée.
Roman sobre qui montre une autre image d'un père et démontre
une fois encore combien l'alcool détruit les relations humaines et familiales,
ou empêche leur construction.
© Véronique Meynier, le 22/08/2023. Mon Blog Littéraire de Conseils de Lecture - Ma Bibliothèque Idéale.
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