Galbraith / Les mensonges de l'économie



Les mensonges de l'économie / J. K. Galbraith : vérité sur notre temps ; trad. de l'anglais (américain) par Paul Chemla.- Paris : Grasset, 2005, 89 p.

Cet essai de Galbraith remet en cause les termes économiques modifiés par démagogie, qui font perdre le sens, et la vérité, d'un système capitaliste majoritairement existant dans nos sociétés, dans le monde entier.

Il réfute des expressions telles que "économie de marché" qui a remplacé le capitalisme. Qui pour lui prétend que l'offre et la demande se valent. Ont un pouvoir équivalent. Ce qui est pour Galbraith un mensonge insupportable. Puisque la stratégie des entreprises oriente et manipule les potentiels clients qui se laissent berner, et ont en la matière une liberté très limitée.

Galbraith suggère qu'on continue à appeler un chat un chat. Et que comme le capitalisme mène le monde, il ne sert à rien de vouloir le nier.

Autre point que Galbraith pointe lourdement du doigt dans cet essai. Le pouvoir absolu de la SA : Société Anonyme.

Et les pouvoirs extrêmes des Directeurs de ces SA. Qui en premier lieu votent leur propre rémunération, sans contradiction.

Galbraith dément toute autorité que détiendrait les conseils d'administration de ces sociétés capitalistes.

Les actionnaires donnent des moyens financiers à ces sociétés. Et nomment un directeur. Mais quoi qu'on dise et prétende, c'est bien CE directeur qui décide, informe simplement les actionnaires de ses actions. Sans leur demander leur avis.

Les réunions, les conseils d'administration ne remettent rien en question. Ne font que valider ce que le directeur a fait, fait, fera.

Galbraith a consacré sa vie à l'économie. Il lui a voué sa carrière. Il n'en fait pas le procès. Mais son expérience en fait un expert en la matière. Et il ne lui rend qu'un hommage en souhaitant que ceux qui en vivent, fassent preuve de transparence, en rendant à ce domaine son véritable visage.

Dernière mise au point sur laquelle J. K. Galbraith insiste largement : le secteur privé est aux manettes du secteur public.

Le lien entre privé et public est aujourd'hui plus avéré, qu'une différence qui continue à être médiatisée.

Tout organisme public a des ambitions qu'il est seul incapable à développer.

Le secteur public se tourne donc de plus en plus vers des sociétés, sociétés capitalistes, anonymes, qui prennent le pouvoir et les rênes des actions, et choisissent finalement la direction vers laquelle leur travail mènera.

Trois arguments forts qui, même pour celui qui veut atténuer les termes utilisés pour évoquer le système économique mondial et l'adapter à la mode et aux désirs de la société, ne peut pourtant pas laisser croire que le capitalisme serait mort et enterré.

Ce capitalisme qui a la peau dure. Qui continue à mener le monde...

ⓒ Véronique Meynier, article rédigé le 19/05/2024 et mis en ligne le 23/04/2025 à 11h07 sur Mon Blog Littéraire de Conseils de Lecture : https://conseilsdelectures.blogspot.com/


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