L’amour est très surestimé / Brigitte Giraud

L’amour est très surestimé / Brigitte Giraud.- Paris : Stock, 03/2007, 91 p.


Brigitte Giraud a reçu le Prix Goncourt 2022, décerné le 03/11/2022,  pour son roman Vivre vite.



Brigitte Giraud explore le thème de l’amour dans ce recueil qui contient onze nouvelles.

L’amour est très surestimé est le constat commun de ces onze histoires personnelles, différentes, qui relatent des tranches de vie à deux, des espoirs de vivre une grande histoire, avec Lui, avec Elle, jusqu’à la fin, en conservant jusqu’au bout la passion des débuts. L'intensité de ce rêve de vivre La grande histoire de sa vie est partagée par tous les amoureux. Ce constat n'a ici rien de bien original.

Ces onze histoires mettent en scène le couple, les enfants de parents divorcés, des veuves, les objets communs qui deviendront les souvenirs d’une vie partagée.
Chaque élément de ces ruptures est exposé par le regard aiguisé de Brigitte Giraud. Et son écriture est, elle, particulièrement percutante. L'auteure réussissant à montrer ce feu du début qui se teinte de nuances, de tiédeurs au fil du temps.
L’auteure réussit dans ces courts textes à diffuser une atmosphère changeante, à rappeler la chaleur qui tiédit, jusqu’à devenir un jour glaciale.

Femme quittée, femme délaissée, femme déçue, enfant meurtrie par la séparation de ses parents (comme Leur Séparation de Sophie Lemp, autre roman sur ce thème), femme veuve, chacune d’elle est présente dans L’Amour est très surestimé.

Nouvelles dont le ton est le style sombre, réaliste, se lisent comme une histoire unique, où les illusions des contes de fée tombent à chaque page, à chaque épreuve de notre vraie vie, où nos rêves, dont l’Amour est le roi, sont intenses, intensément plus beaux dans notre espoir et notre imagination, que dans notre destin, et le quotidien de notre parcours qui n’est lui que terrestre, bien plus terre-à-terre que le ciel où nous nous projetons.

Si L’Amour est très surestimé n’est pas la représentation du film américain avec sa sublime fin, et que le leitmotiv de Brigitte Giraud ressemble davantage à la chanson «Les histoires d’amour finissent mal en général», il est bien plus intéressant.

Il arrive à décrire les périodes de l’amour, les états d’âme, les sentiments contradictoires qu’il nous inspire. Sans illusion et avec beaucoup de style.
Très agréable moment de lecture !

© Véronique Meynier, le 26/05/2022. Article mis à jour le 05/11/2022.

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