Le Bal : roman / Némirovsky Irène

 Le Bal : roman / Irène Némirovsky.- Paris : Grasset, 01/2005, 120 p. (Les Cahiers Rouges). 

Citations d’Irène Némirovsky. Conseils de Lectures de l’œuvre d’Irène Némirovsky : Les Vierges et autres nouvelles. David Golder.


 

Antoinette a quatorze ans. 

Fille de Rosine et Alfred Kampf, dont l’arrivisme, et la principale ambition est de devenir riches, de côtoyer à leur tour des gens titrés, comtes, marquis, de réussir avant tout à se hisser tout en haut de l’échelle sociale, par tous les moyens. Leur rêve absolu ! 

Nouveaux riches, les Kampf le sont devenus un beau jour, tout d’un coup, sans qu’Antoinette n’ait jamais bien pu comprendre comment. 

La conséquence fut qu’ils sont venus habiter un grand appartement blanc, entretenu par des domestiques, devant qui ils se mirent à se vouvoyer. 

Pour que leur place dans la bourgeoisie, dans la société qu’ils continuent à envier soit bien affichée, Rosine Kampf se met en tête de donner un bal. 

Et d’y inviter toute la haute bourgeoisie, qu’elle rêve de recevoir chez elle. Par orgueil. Pour que cela se sache. Et qu’enfin, elle soit considérée non plus comme «nouvelle riche», mais comme une femme qui compte, dont on parle, chez qui se précipite tout le gratin de la société. Une femme d’influence, chez qui tout le monde n’a pas la chance d’être invité ! 

Rien ne compte plus pour cette femme, que l’image qu’elle veut donner d’elle aux autres, qu’elle désire rendre envieux de sa réussite sociale. 

Pour Antoinette, jeune fille de quatorze ans, l’idée de vivre au cœur d’un bal, au sein même de son domicile, a une saveur gourmande, de rencontres, d’entrée excitante dans sa vie de femme en devenir. 

Mais sa mère, sévère, refroidit tout de suite ses espoirs. Antoinette n’est qu’une enfant. Elle ne sera pas invitée. Elle devra non seulement libérer sa chambre pour la soirée, car le bar y sera dressé, mais en plus se coucher dans une pièce de secours, la lingerie, dès neuf heures, comme à son habitude, et comme le bébé qu’elle n’est plus. 

Antoinette nourrit une vive rancœur envers sa mère. 

Qui ne trouve rien de mieux que de lui faire rédiger les deux cents enveloppes à envoyer aux prestigieux invités, courtisés par ses parents, dont la venue prochaine est tant espérée, pour pouvoir ensuite s’en vanter, en profiter. 

Que se passera-t-il finalement lors de cette soirée, de ce premier bal donné chez les Kampf ? 

Combien d’invités, de VIP se rendront finalement chez ces nouveaux riches ? 

Et comment Antoinette supportera-t-elle cette humiliation d’avoir servi de secrétaire à sa mère, en écrivant ces deux cent enveloppes, sans avoir en échange le plaisir de pouvoir participé de ce bal dont elle rêve tant ? 

Irène Némirovsky met tout son talent dans les portraits de ces personnages, et notamment de ces deux femmes, une mère, une fille, pour extraire et exposer ces sentiments humains, pas toujours très nobles, qui font aussi partie de nous : Envie… Rancœur… Vengeance… 

© Véronique Meynier, le 04/02/2021. Article mis à jour le 17/09/2022.

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