Merci / Daniel Pennac
Merci / Daniel Pennac.- Paris : Gallimard,
2004, 127 p.
Si dans l'extraordinaire "Comme un roman", Daniel Pennac a brossé un portrait inégalé de ce qu'est le plaisir de la lecture, de sa naissance, des conditions de sa pérennité, des droits du lecteur et de ses libertés, tout en nous alertant sur les pièges éducatifs capables de tuer la passion à tout moment, "Merci" est un exercice de style d'un autre genre tout aussi réussi.
En quelques 120 pages, un acteur va faire face à une salle de spectateurs venus assister à SA remise de trophée, comme récompense de l'ensemble de sa carrière.
"Merci" est cynique et très lucide, sur l'invraisemblance, de toute l'hypocrisie de cette mise en scène, où les hommages, les reconnaissantes ne peuvent n'être qu'écrites d'avance, convenues, avec un goût amer d'hypocrisie.
Comment ne pas nommer ses producteurs, ses collaborateurs, les membres du jury, les spectateurs, les membres de sa famille, en remerciant tout SON monde pour ce que grâce à EUX on est devenu ?
Mais qui est NOTRE monde en réalité, quels seraient les AMIS, les PROCHES, les ACTEURS que sincèrement on aurait envie de nommer et qui ont effectivement collaboré à l'être que l'on est devenu ?
Merci obligé ou si attendu que la cérémonie ne peut être que tiède et fade, et qu'aucune surprise ne peut surgir, ni aucune réelle sincérité.
Sauf sous la sublime plume de Daniel Pennac, qui de cette situation anodine réussit un tour de maître, celui de questionner notre liberté de dire et d'agir. Tour de maître qui arrive sur cette scène de spectacle à interroger notre relation familiale, notre relation à l'autre, qui est toujours ambivalente.
Daniel Pennac joue ici merveilleusement avec les mots, en partant d'une situation attendue, pour lui en donner plus de sève, de celle qui nous construit, nous nourrit.
Citations extraites de Daniel Pennac sur mon blog :
http://citations-auteurs.blogspot.fr/2012/12/daniel-pennac-ne-en-1944.html
(c) Véronique Meynier, le 05/05/2015
En quelques 120 pages, un acteur va faire face à une salle de spectateurs venus assister à SA remise de trophée, comme récompense de l'ensemble de sa carrière.
"Merci" est cynique et très lucide, sur l'invraisemblance, de toute l'hypocrisie de cette mise en scène, où les hommages, les reconnaissantes ne peuvent n'être qu'écrites d'avance, convenues, avec un goût amer d'hypocrisie.
Comment ne pas nommer ses producteurs, ses collaborateurs, les membres du jury, les spectateurs, les membres de sa famille, en remerciant tout SON monde pour ce que grâce à EUX on est devenu ?
Mais qui est NOTRE monde en réalité, quels seraient les AMIS, les PROCHES, les ACTEURS que sincèrement on aurait envie de nommer et qui ont effectivement collaboré à l'être que l'on est devenu ?
Merci obligé ou si attendu que la cérémonie ne peut être que tiède et fade, et qu'aucune surprise ne peut surgir, ni aucune réelle sincérité.
Sauf sous la sublime plume de Daniel Pennac, qui de cette situation anodine réussit un tour de maître, celui de questionner notre liberté de dire et d'agir. Tour de maître qui arrive sur cette scène de spectacle à interroger notre relation familiale, notre relation à l'autre, qui est toujours ambivalente.
Daniel Pennac joue ici merveilleusement avec les mots, en partant d'une situation attendue, pour lui en donner plus de sève, de celle qui nous construit, nous nourrit.
Citations extraites de Daniel Pennac sur mon blog :
http://citations-auteurs.blogspot.fr/2012/12/daniel-pennac-ne-en-1944.html
(c) Véronique Meynier, le 05/05/2015
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