Le jour du séisme / Nina Bouraoui

Le jour du séisme / Nina Bouraoui.- Paris : Librairie Générale Française, 2001, 98 p. (Le Livre de Poche : 14991). 

Citations de Nina Bouraoui. 

«Je viens de la terre de mon père. Je viens de la terre de Rabiã et de Bachir, ses parents. Je viens des récifs et des falaises d’argent.» (p. 97). 

  

Le jour du séisme, que Nina Bouraoui dédie à ses grands-parents, est un roman extraordinaire. 

Il prend sa fondation, son origine, ses racines en date du 10 octobre 1980. Date où Alger fut secoué par un séisme, au moment où l’auteur était encore dans l’enfance, dans l’adolescence. Elle n’avait alors que treize ans. 

Ce séisme, ce traumatisme naturel provoque chez elle un attachement spectaculaire à sa terre de naissance, ces paysages dont sa mémoire d’enfant se marque, se grave, se souvient. A jamais… Elle devient ce jour-là «la mère de son enfance.» (p. 54). Ce séisme donne à ses souvenirs une intensité particulière. 

Comme l’amour porté à l’Algérie. Comme l’amour porté à la période de l’enfance. Ce double attachement, rythme poétiquement, saccade de mots hachés, de phrases courtes, chacun de ses souvenirs. 

La lecture de ce bref récit est addictive. 

Impossible de lâcher ce livre. Impossible d’arrêter la course de la lecture dans laquelle on est embarqué. Impossible d’interrompre les sons portés par les maux de cette mémoire, qui se déversent au fil des pages… 

Attachement incontestable à l’Algérie, ode partagée de l’amour de son pays, partage de souvenirs de l’enfance. Plaisir immense de lecture de ce texte si particulier, où Nina Bouraoui nous plonge avec délectation. Et dont on sort joyeux, enthousiaste. 

© Véronique Meynier. Le 21/04/2021