Les chutes : roman / Joyce Carol Oates : Critique littéraire



Les chutes : roman / Joyce Carol Oates ; trad. De l’anglais (Etats-Unis) par Claude Seban.- Paris : Philippe Rey, 09/2005, 504 p.

Citations de Joyce Carol Oates.



Les chutes : roman / Joyce Carol Oates ; trad. De l’anglais (Etats-Unis) par Claude Seban.- Paris : Philippe Rey, 09/2005, 504 p.


30 ans au cœur d’une famille, et au cœur des Chutes du Niagara, de ses attraits et de ses mystères.

Joyce Carol Oates nous plonge dans un roman palpitant, mené par une existence d’une femme au caractère bien trempé : Ariah.

Son premier mariage a eu lieu en 1950 et n’a duré qu’une journée. Son pasteur de mari s’étant suicidé lors de leur nuit de noces, en se jetant dans les Chutes.

Ariah se remarie aussitôt avec Dirk Burnaby, un brillant avocat, dont la carrière à venir apparaît pleine de réussites certaines, et l’oblige dans l’immédiat à refuser des clients.
Pourtant, le destin de la famille Burnaby ne sera pas aussi facile et rose que la réussite sociale de Dirk le fait présager.
Et la chute dans une vie plus compliquée, plus bouleversée pointe très vite son nez.

Ariah n’est pas le genre de femme à se laisser abattre. Mais il semble écrit que sa vie ne sera jamais un long fleuve, une rivière tranquille.

Gilbert, le mari d’un seul jour, qui a préféré sauter dans les chutes plutôt que de rester avec Ariah, et de faire vie commune, donne à cette femme une terreur de l’abandon, que ce terrible scénario se répète tout au long de sa vie. L’amour que lui porte l’homme avec lequel elle vit est dans sa tête éphémère. Elle se sent maudite, et est certaine que lui aussi finira par la quitter.
Dirk, mari et père et mari d’Ariah ressent sa femme inquiète, et dans un doute permanent, comme si une malédiction planait sur elle, contre laquelle sa présence, et ses mots ne sont en rien aptes à la rassurer.

Epopée formidable de Joyce Carol Oates au cœur de Niagara Falls et au cœur d’une existence d’une femme marquée, blessée par un abandon qui restera jusqu’à la fin de ses jours un traumatisme impossible à partager, à faire entendre à quiconque.

Joyce Carol Oates dans ce roman met une métaphore dans le paysage, ces sublimes Chutes, qui représente LA chute dans une crainte permanente que le bonheur qu’Ariah, ou de toute femme, vit à un instant présent, puisse s’interrompre soudainement, sans aucun signe extérieur, sans aucune alerte.

L’amoureuse est confiante, heureuse, et la seconde suivante, tout a basculé, tout s’est inversé, et le malheur est arrivé. Comment faire ensuite confiance au bonheur et à la joie qui surviendront, et comment croire que ces instants seront pérennes ?


© Véronique Meynier, le 03/07/2020.

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