Seuls les enfants savent aimer / Cali


Seuls les enfants savent aimer : roman / Cali.- Paris : Le Cherche midi, 01/2018, 187 p.


Citations de Cali.

Cali, chanteur, compositeur et interprète, est familier de l'écriture et de sa mise en lumière. Mais la musique qui accompagne d’habitude ses textes camoufle finalement leur réelle profondeur, et ne permet pas de les écouter avec la véritable attention qu'ils méritent sûrement.

Seuls les enfants savent aimer, premier roman de Cali, est donc paradoxalement une vraie surprise, une belle découverte. Il n’y a plus aucune enveloppe, simplement des mots, des maux.

Le narrateur est un enfant de 6 ans, Cali redevenu le petit garçon dont la mère meurt à 33 ans, et dont il n'assiste pas à l'enterrement.

Sa peine, et la perte qu'il ressent sont immenses. Cette absence de la mère, de sa tendresse, de son amour représente la fin du monde pour un enfant si jeune, qui pense tous les jours à elle, comme son père : "maintenant que tu n'es plus là, il ne va pas mourir tout de suite mais il va mourir jusqu'au bout." (p. 27).

Cette histoire bouleversante de l'auteur est universelle, et elle est très émouvante. Que l'on ait six ans, ou que l'on soit adulte, perdre une mère, est l'épreuve dont la plaie ne cicatrisera jamais tout à fait, et qui crée un vide dans notre cœur d'enfant, ce petit être que cette femme a mis au monde, et dont la relation, le lien est si fort que le temps qui passe n'atténue rien. Ni l’amour que l’on lui porte. Ni la peine immense que sa disparition crée forcément. Et auquel tous ceux qui ont la chance de grandir en présence d’une mère bienveillante, aimante, VIVANTE, ne veulent pas penser, comme si une mère était éternelle, comme si nous avions à jamais la possibilité de ne jamais devoir nous en séparer, de de jamais lui survivre, vivre sans elle.

Roman autobiographique fragile, subtil, émouvant, qui signe une belle personnalité sensible, ainsi qu'un style et une plume magnifique.

Ode sublime de tous les enfants à chacune de leur mère, tant qu’il est temps, qu’il est encore possible de lui dire combien nous l’aimons.

© Véronique Meynier, le 01/06/2020.  

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