Chanson douce : roman / Leïla Slimani


Chanson douce : roman / Leïla Slimani.- Paris : Gallimard, 11/2016, 226 p. (Prix Goncourt 2016).
Style froid, brut, remarquable pour cette «Chanson douce», 2ème roman de Leïla Slimani, ayant reçu le Prix Goncourt 2016.

Le titre aux airs de berceuse, de candeur, est à l’opposé de ce que cette histoire raconte, et ce, dès la 1ère page : «Le bébé est mort. Il a suffi de quelques secondes.» (p. 13, 1ère ligne).

Myriam et Paul ont deux enfants : Mila et Adam.
Pour eux, Myriam a abandonné son métier d’avocat, pour se consacrer à 100 % à sa progéniture.

Mais ce rôle de mère à temps plein finit par lui peser, et son métier qui la passionne lui manque.

C’est la raison qui fait chercher au couple une nourrice, et les font tomber sur LA perle : Louise, qui en a pour le moins, toute l’apparence.

Si le 1er contact est pour eux une évidence : à CETTE femme, ils confieront la prunelle de leurs yeux en toute confiance, l’évidence est confirmée par un coup de fil passé aux anciens employeurs de Louise (précaution prise comme une simple formalité plutôt comme une garantie attendue) qui s’avère une preuve de plus et inespérée qu’il serait inconcevable de passer à côté d’une employée pareille : «Louise ? Quelle chance vous avez d’être tombés sur elle. Elle a été comme une seconde mère pour mes garçons. Ça a été un vrai crève-cœur quand nous avons dû nous en séparer.» (P. 29).

Louise règne donc sur le domicile avec la bénédiction des parents de Mila et Adam. Elle prend de plus en plus de place dans la vie de Myriam et Paul, qui s’en réjouissent, déchargés qu’ils deviennent de toutes les tâches domestiques.

Insidieusement, Louise devient indispensable à leur vie, à leur apparente sérénité retrouvée.

Mais l’apparence douce du titre et de la nourrice ne sont qu’un voile, qui recouvre un mal-être que Leïla Slimani dévoile abruptement, réussissant à endormir les enfants, les adultes du roman ainsi que ses nombreux lecteurs tétant le style de l’auteur, qui semble pour 98 % du roman réconfortant, apaisant.

Magistral 2ème roman, Prix Goncourt largement justifié.

© Véronique Meynier, le 06/01/2017

Commentaires

  1. pour moi le livre n'est pas à la hauteur d'un GONCOURT, bien que j'ai apprécié la lecture.

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